La langue vietnamienne et Alexandre de Rhode
Bien qu’en pleine expansion de l’écriture Nom, à partir du XVIIè siècle, un missionnaire catholique, le père Alexandre de Rhodes (1591-1660), avait inventé l’écriture vietnamienne en caractère latins, après avoir réussi à compiler, améliorer et systématiser les modèles de transcription de ses prédécesseurs missionnaires. Son premier ouvrage imprimé dans l’écriture vietnamienne latinisée (l’écriture Quoc Ngu). Cette écriture Quoc Ngu entrait progressivement dans l’enseignement à partir de 1918 et était devenue officielle en 1945.
Le point de départ de cette transcription remonte au XVIIe siècle lorsque les missionnaires voulaient mettre au point leur méthode d’évangélisation des habitants du Vietnam
La période de mise au point initiale du quốc ngữ se situe entre 1620 et 1660. Elle est le fait principalement d’européens, pour la plupart portugais. Le premier missionnaire à avoir rédigé des mémoires sur la langue du Vietnam est le jésuite portugais Francisco de Pina, né en 1585 à Guarda, arrivé en Cochinchine en 1617 (il mourra des suites d’un accident de barque en baie de Danang, le 16 décembre 1625).
Dès son arrivée sur les côtes vietnamiennes, il étudie la langue et les problèmes de notation des sons, y compris les tons qui, en modulant systématiquement les aspects vocaliques, peuvent faire varier la signification des mots.
Pina, parlant de la nécessité de former les futurs missionnaires à la langue vietnamienne, indique les travaux qu’il est en train de réaliser dans ce domaine, en particulier un traité de phonétique, un précis de grammaire et un recueil de textes. Il a rédigé un petit traité sur l’orthographe et les tons de la langue et je suis en train de composer une grammaire. C’est à ce prêtre que reviendra l’honneur d’initier le jésuite Alexandre de Rhodes à la langue vietnamienne, l’homme considéré comme le père du Quoc Ngu.
Après plus de 20 ans passés en Cochinchine, au Tonkin , Alexandre de Rhodes retourne en Europe où il publie les premiers ouvrages occidentaux sur la langue vietnamienne.
Les œuvres d’Alexandre de Rhodes ont données une codification de la transcription du vietnamien parlé qui, pour la plus grande partie, reste valable dans l’écriture en utilisation en cette fin du XXe siècle. Le système est bâti autour de l’utilisation des éléments de la prononciation du portugais et, pour une moindre part, de l’italien, avec une batterie de signes diacritiques pour représenter les 6 différents tons.