Les ponts couverts au Vietnam, caractéristique de l’ancienne architecture vietnamienne, avec un toit de tuiles, conserve la beauté romantique des zones rurales. Quatre ponts connus de ce type architectural typique :
Chùa Câu (pont-pagode japonais) est le plus fameux pont couvert du Vietnam. Il s’agit d’un des monuments les plus intéressants de Hôi An, la vieille ville de la province de Quang Nam (Centre) qui a été inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO le 4 décembre 1999.
Construit en 1593 pour relier les quartiers des communautés chinoises et ja
ponaises, ce pont comporte des éléments d’architecture japonaise, vietnamienne et chinoise. Plus de 400 ans après, il est toujours un bon asile contre la pluie et la chaleur pour les piétons. Ce pont dont chaque extrémité est gardée par un couple de statues, figurant des chiens d’un côté et des singes de l’autre, impressionne toujours tout le monde, même ceux venant en ce lieu pour la première fois.
Thanh Toàn à Huê
Ayant pris modèle sur le fameux pont de Hôi An, le pont à toiture en tuiles de Thanh Toàn (Cầu ngói Thanh Toàn en vietnamien) est le second pont couvert existant encore au Vietnam. Situé à environ 8 km du centre de Huê (province centrale de Thua Thiên-Huê) vers l’Est, ce pont en arc fut construit il y a plus de deux siècles, en 1776, sous le règne du roi Lê Hiên Tông (1717-1786), par Mme Trân Thi Dao, l’épouse d’un grand mandarin qui s’efforçait d’aider les villagois des alentours. Le roi Lê Hiên Tông a promulgué un décret lui rendant hommage. Sous le règne du roi Khai Dinh (1885-1925), en 1920, un autel a été installé sur le pont pour entretenir un culte permanent en l’honneur de Mme Trân Thi Dao.
Long de 17 m et large de 4 m, ce petit pont de bois est entouré de rizières paisibles. Il s’agit d’un pont en arc, construit en bois, comportant des balustrades à balcons. Le pont enjambe un canal d’irrigation qui traverse le village de Thanh Thuy. De chaque côté, des banquettes vous invitent au repos. Dix-huit piliers de bois et de fer soutiennent cet ouvrage. Particularité : sa toiture en tuile compartimentée, une rareté qui en fît un modèle pour les autres ponts construits à cette époque. Ce pont est d’une grande valeur artistique et architecturale. Les tempêtes, les inondations et les guerres endommagèrent régulièrement la structure, mais les villageois entreprirent, à chaque fois, de restaurer ce trésor architectural devenu «site culturel national» en 1991.
Chùa Luong à Nam Dinh
Située dans la commune de Hai Anh, district de Hai Hâu, province de Nam Dinh (Nord), la pagode Luong (Chùa Luong) possède un pont de plus de 400 ans. L’ouvrage conserve tout son charme d’antan comme ses caractéristiques architecturales originales. Les gens de la région l’appellent communément le «pont couvert de la pagode Luong».
Le pont a été construit en même temps que la pagode, c’est-à-dire au XVIe siècle, au-dessus de la rivière Trung Giang qui longe la commune de Hai Anh. Si son toit est actuellement en tuiles, il était en chaume à l’origine. Dans l’ensemble, ce pont ressemble à une maison longue au toit de tuiles. Il compte neuf travées soutenues par des piliers en bois de fer reposant sur 18 piliers carrés en pierre. Son plancher, large de 2 m, est également en bois de fer. Le toit est couvert de tuiles en forme d’écailles de dragon, d’ailleurs, l’ouvrage a la forme d’un dragon rampant.
Le quatrième pont couvert est Phat Diêm, lieu connu pour son église en pierre. Il s’agit d’une œuvre unique du district de Kim Son de la province de Ninh Binh (Nord). Construit en 1876, il fait 36 m de long pour 3 m de large, en trois travées, pour franchir la rivière An. Il est à la fois un lieu de passage et de repos. Les gens des environs aiment à s’y reposer et à y discuter après le travail aux champs. Il est l’un des plus beaux ouvrages de l’ancienne capitale de Hoa Lu.