Selon des statistiques de 2004, les Co Tu environ 50 458 personnes, dont 42 558 vivent dans la province de Quang Nam. C’est le deuxième groupe ethnique du pays en nombre de représentants, après l’ethnie Kinh. Ils jouent un rôle très important dans le développement des zones stratégiques de la province de l’ouest.
Les Co Tu se sont implantés depuis longtemps dans les montagnes au nord-ouest de la province de Quang Nam et au sud-ouest de la province de Thua Thien-Huê. Ils vivent depuis des siècles sur la chaîne de Truong Son et les Hauts Plateaux du Centre.
Les Co Tu vivent essentiellement de la culture sur brûlis. Il débroussaillent à la hache et à la machette, puis brûlent la végétation et sèment ensuite. Ils pratiquent la polyculture et laissent le sol en jachère pendant une longue période après plusieurs récoltes annuelles. A part le tressage qui est généralisé, l’artisanat se limite au tissage et aux poteries en terre cuite dans certains endroits près de la frontière Laos-Vietnam.
Les Co Tu habitent des maisons sur pilotis dont le toit ressemble à une carapace de tortue dotée aux extrémités d’un khau cut (pièce formée par deux poteaux attachés en croix). Les maisons d’un village sont installées en cercle. Chaque village possède une Guoi, la maison commune, la plus majestueuse et la plus belle de toutes, qui sert de lieu de réunion et de vie communautaire.
La plus grande des fêtes est le sacrifice du buffle au niveau du village comme au plan familial ; vient ensuite la fête du « rassemblement des tombes ». Le Tet est célébré à l’échelle du village en janvier ou février, après l’égrenage du paddy. Il débute par des cérémonies d’offrandes en famille et dans la Guoi. C’est également l’occasion de festins et de rencontres entre villageois. Aujourd’hui, dans certaines localités on célèbre le Tet à l’occasion du Nouvel An lunaire.
Les Co Tu possèdent un trésor de contes sur l’origine de l’homme, des lignées, sur la société… Les fêtes sont l’occasion de danses collectives : danse Da Da des femmes et Ting Tung des hommes. Les instruments de musique les plus répandus sont l’ensemble de 3 gongs, le tambour, la flûte, la guimbarde, la viole à 2 cordes. Les femmes excellent dans le tissage des motifs géométriques colorés alliés à de la verroterie. Les hommes, eux, excellent dans la sculpture décorative (tête de buffle, oiseaux, serpents, animaux sauvages, poules…) pour les maisons funéraires et la maison commune, ainsi que dans la décoration du poteau servant à attacher le buffle de sacrifice. De plus, les Co Tu ont de nombreux airs musicaux qui leur sont propres.
Les Co Tu mangent du riz ordinaire et ajoutent du riz gluant à l’occasion des fêtes. La coutume veut que l’on se serve des doigts pour saisir les aliments. Ils aiment les mets grulés, marinés et conservés dans des récipients en bambou. Ils boivent de l’eau naturelle, de l’alcool de canne à sucre, de ta-vak (plante sauvage de la famille des cocotiers), de riz, de manioc… et fument la pipe.