Un touriste français, revenu d’une excursion à Kenh Ga, a écrit ceci à son propos :
« Si le paradis existe sur terre pour moi il est à Kenh Ga. Je ne saurai pas en parler comme je le voudrais car je crains de n’employer que des superlatifs et très mal. Mais voilà c’est SUPERBE ! (Je ne sais pas si les photos de l’album pourront faire sentir la paix, la beauté, la pureté, la MAGIE de ce lieu mais je le souhaite).
Kenh Ga est à 21 km au nord de Ninh Binh. Nous y allons en voiture et cette fois-ci avec une guide francophone. Nous prenons une grande barque à fond plat et couverte. Là, ce n’est pas Tam Coc, il n’y a pas de car de touriste, seulement les barques et bateaux des gens qui vivent et travaillent là (certaines femmes rament avec les pieds) des buffles, des canards…. et des chèvres. Oui, il y en a ici et (pardon aux végétariens !) on y la cuisine merveilleusement bien !
La barque avance lentement et silencieusement; on aperçoit différentes sortes d’embarcations utilitaires. Des habitations, quasiment dans l’eau, ont été inondées les jours précédents par de fortes pluies.
Nous accostons près d’une digue de terre rouge (construite avec une terre apportée en barques de plus loin et qui tranche avec les tons gris-bleu et verts du paysage environnant). Des hommes en barque ramassent les plantes vert pâle qui poussent en abondance sur l’eau, elles serviront à nourrir les cochons.
Après un arrêt dans une échoppe en plain air pour nous désaltérer, nous grimpons jusqu’à une petite grotte. Très belle vue en montant ! Elle est à peine éclairée. Des jeunes garçons s’amusent à taper doucement sur les stalactites : elles résonnent énormément comme des cloches. Je crains qu’à ce petit jeu-là, elles ne durent plus très longtemps ! En sortant ils nous offrent des boissons fraîches, ils sont des amis de notre guide. Nous revenons vers la barque, Etienne bavardant toujours avec la guide et moi ne sachant plus que photographier tant je suis émerveillée ! »
L’embarcadère, par où commence la visite, se trouve juste au pied d’une digue en terre rouge sur laquelle, très souvent, on voit flâner des troupeaux de bœufs. C’est ici que l’on prend le bateau pour une promenade de quelques heures, promenade reposante à travers la rizière. Contrairement à la baie d’Halong terrestre, où les montagnes se dressent juste aux deux côtés du cours d’eau emprunté par les barques, la vaste étendue d’eau de Kenh Ga offre une vue beaucoup plus large. Le paysage d’ici évoque un poème de Nguyen Binh Khiem, mandarin et grand lettré du 16ème siècle :
La barque d’amis venus jouir de l’autome a déposé les rames
Le roufle est baissé pour contempler la lune quand on en la le désir;
Et la barque poussée par le vent va à la dérive peu importe où.
Avec sa chevelure blanche flottant au vent, le vieux pêcheur,
Se laisse aller sur le courant glauque comme les yeux d’un chat ;
Les mouettes et les hérons comme s’ils avaient l’intention de s’attacher à nous,
Nous suivaient là où nous allions.
On a l’impression de se trouver dans un lieu mythique où les hommes vivaient de la chasse et de la ceuillette. Quoi donc de plus authentique que ces rencontres avec des pêcheurs de crabes et de coquilles, des gardiens de canards et de buffles, des paysans qui font la terre avec leur charrette, des enfants qui se baignent tout nu dans les champs inondés et qui vous saluent par un « hello » prononcé à la vietnamienne, des villagois souriants et parfois étonnés?
Cette visite en bateau est généralement suivie par une promenade à vélo, sur les chemins en terre battue, depuis Kenh Ga pour rejoindre la baie d’Halong terrestre. C’est alors une véritable aventure pleine d’émotion que les amoureux de la nature et du folklore ne manquent certaienement pas à vivre.